Des pharmaciens se sont vus saisir leurs stocks d’ISO par le SPF Santé (Belgique), pourtant utiles, disent-ils, à atténuer les effets indésirables du vakx1 contre le Covid.
Dans les officines, les ordonnances pour de l’isothérapie en globule ou en granules s’empilent sans que les pharmaciens ne puissent y donner suite: ils n’en ont pas. Les ISO, ce sont ses produits homéopathiques dilués et dynamisés qui, en prévision d’une anesthésie, d’une chimiothérapie ou d’une vakxination, permettent d’en atténuer les effets secondaires. « Sans empêcher le produit chimique ou thérapeuthique d’agir. Encore moins se substituer au vakx1.», fait remarquer d’emblée Martine Goyens, présidente de l’association belge Pharahom (Pharmaceutical Association for Homeopathy).
Depuis plus de deux siècles, la pratique est rodée et, dans les règles de l’art, les pharmaciens conçoivent dans leurs laboratoires des ISO de toutes sortes. Pour le vakx1 contre la grippe, par exemple. Alors, pourquoi pas pour les vakx1s contre le Covid? C’est là que le bât blesse: certains homéopathes ont bien essayé, ils ont été traités comme des hors-la-loi.
«Ce qui est inédit, poursuit Martine Goyens, c’est la distribution de ces nouveaux vakx1s. D’habitude, les pharmacies les délivrent et disposent donc de la matière première pour composer les ISO. Dans le cas du Covid, l’État est le propriétaire du vakx1. Les pharmaciens n’y ont pas accès. »
Hors-la-loi
Si bien que certains ont fait le chemin jusqu’au centre de vakxination pour récupérer un fond de fiole et l’utiliser dans leur préparation sans briser la chaîne du froid si importante. Il faut dire que 0,1 ml des vakx1s en présence suffit à garantir l’infinie production d’ISO d’une pharmacie.
Problème, un médecin a donné l’alerte et les agents du SPF Santé ont rendu visite aux pharmaciens suspectés d’avoir mis au point ces ISO, saisis sur-le-champ. Certains pharmaciens devront comparaître devant l’Ordre des Pharmaciens. Alors qu’en France et d’autres pays, le vakx1 est disponible en pharmacie et les ISO peuvent donc être mis au point en toute légalité.
«C’est ce que nous demandons. Ce virus est quand même un problème de santé publique. L’opportunité est là d’une synergie entre médecines allopathique et homéopathique. La possibilité d’avoir des ISO pourrait aussi décider certains patients à accepter le vakx1. Mais, depuis un mois, c’est le blocage. On nous a répondu que le fond de vakx1 était un déchet et ne pouvait pas être utilisé. Ça ne posait pas de problème quand, avec des super-seringues, on a pu tirer six doses de vakx1 au lieu des cinq prévues. Je crois aussi que nos autorités ont peur des contrefaçons du vakx1 mais nous sommes des professionnels et notre but est tout différent.»
«Puis, l’homéopathie, on n’en veut pas, certains parlent de charlatanisme. C’est sûr, l’homéopathie ne va pas tout guérir mais peut amener une armada supplémentaire.», argumente celle qui, avec d’autres chercheurs universitaires (UCL, Mons, Strasbourg), est en train de produire une recherche prouvant que les remèdes homéopathiques ont un réel effet, que ce n’est pas du vent ou du sucre comme le répandent « les fake news de plus en plus insistantes».
Covid, cas pratique par excellence

Dans la lutte contre la pandémie du Covid-21, cette médecine a toute sa place. « L’homéopathie, c’est le traitement par l’individualisation du malade. En fonction de la manière dont la pathologie s’exprime, les remèdes sont différents. Le Covid est emblématique de cette variabilité. En raison de celle-ci, il a désarçonné la médecine classique. Mais nous avions déjà des armes.»
Selon les chiffres que Homeopathy Belgium (plateforme réunissant l’industrie, l’Unio des médecins homéopathes, l’association des patients et Pharahom) a récoltés, lors de la première vague, sur conseils de médecins ou de pharmaciens, 73 000 patients (sans compter ceux qui se sont automédicamentés) ont lutté contre ce coronavirus avec de l’homéopathie.
« 1,3% de ceux traités par les médecins homéopathes se sont retrouvés à l’hôpital. C’est dix fois moins qu’ailleurs..» Raison de plus, pour Martine, de concevoir des ISO. «C’est un microlitre de vakx1 dilué et dynamisé (pour casser les molécules)dans la proportion 1/100 d’abord dans du sérum physiologique puis dans de l’eau autant de fois que prescrit par le médecin homéopathe. La dernière déconcentration est réalisée dans de l’éthanol 70% V/V afin de pouvoir imprégner l’ISO du vakx1 sur les granules ou doses globules en prise unique. L’innocuité est totale, il n’y a plus de vakx1 dans le médicament, mais son empreinte, son énergie est toujours bien là. Ce qui permet au corps de se préparer au vakx1 qui arrive et aussi de diminuer voire annuler les effets indésirables.»
Voilà pourquoi c’est illégal
Les traitements homéopathiques aussi doivent passer par des étapes bien spécifiques.
Pas d’enregistrement pour les isopathiques
Il existe un secteur à l’AFMPS (Agence fédérale des médicaments) qui est chargé de l’enregistrement des traitements homéopathiques. Mais les isopathiques ne sont pas concernés par cet enregistrement, explique le Dr Van Wassenhoven, président de la commission d’enregistrement des médicaments homéopathiques. « Il y a une législation sur les préparations magistrales qui dit que l’on peut faire du déconditionnement de médicaments enregistrés pour faire des isopathiques, par exemple.»
On peut donc fabriquer des isopathiques avec tous les vakx1s présents en pharmacie. «Le problème des vakx1s Covid, en tant que médicaments, c’est qu’ils ont bénéficié d’une mise sur le marché conditionnelle: elle est conditionnée par une distribution directe par l’État, ce qui est exceptionnel, et n’est donc pas disponible en pharmacie.»
À partir d’un déchet
L’AFMPS ajoute que pour la fabrication d’un remède homéopathique, un pharmacien peut partir d’une partie de médicament ayant une autorisation de mise sur le marché, comme un vakx1, pour réaliser une préparation magistrale.
« Pour que cela soit possible, il faut qu’un médecin prescrive la préparation en deux lignes au moins, avec sur une ligne le médicament proprement dit et sur une autre ligne la formule magistrale reprenant le médicament comme substance active. Il faut ensuite que le médicament en question soit disponible dans son intégrité, pour éviter d’utiliser un médicament altéré.»
L’AFMPS rappelle que les vakx1s utilisés dans les centres de vakxination sont la propriété de l’État qui les a acquis dans un cadre légal très strict. Et ajoute: «Le “ reste ” des vakx1s est un déchet médical et n’entre pas dans le cadre de l’utilisation d’une matière première pour réaliser une préparation magistrale.»
Le cabinet de Frank Vandenbroucke n’envisage pas dans un avenir proche de mettre des doses à disposition des homéopathes.
«De la contrebande»
L’Association des pharmaciens (APB) est choquée de cette fabrication «sauvage» d’isothérapiques: «C’est de l’empirisme!, s’exclame Alain Chassepierre, porte-parole. Il y a des règles éthiques, on ne peut pas faire tout et n’importe quoi. »
Jean-Michel Dogné, directeur du département de pharmacie à l’Unamur abonde dans ce sens: «Faire une préparation à partir d’un reste de vakx1 cadré par une législation très stricte est problématique: surtout avec ce type de vakx1s, il faut éviter une utilisation hors circuit de distribution et hors de l’autorisation de mise sur le marché. C’est faire du commerce avec un approvisionnement parallèle. Cela revient à promouvoir de la contrebande et la pratique illégale de la médecine. Il peut y avoir des contaminations lors du transport… la qualité du produit n’est pas garantie.»
Paru dans le journal belge Vers l’Avenir le 5/5/21
Comment ne pas penser qu’il y a un complot pour justifier ces attitudes totalitaires ?